Avoir été … être devenu …

Même si à mes tous débuts de vie de pêcheur, je gardais, dans les limites de la loi, tant en maille qu’en quantité, les poissons que je pêchais, je suis devenu un pêcheur raisonné et responsable mais je ne serai jamais l’extrémiste d’un concept type « No-kill ».

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Je ne parle ici que de truites farios, pas des portions alimentaires piquées aux antibiotiques permettant aux instances de vendre des cartes de pêche pour se faire du pognon qu’ils dépensent pour la noble cause -voir le tour de France de cette année-. Cette saison et à l’heure d’aujourd’hui 2 farios n’ont pas revu leur milieu naturel sur plus d’une centaine de mises au sec.

Les « extrémistes » du « No-kill » ont certainement oublié ce qu’ils ont été, les erreurs commises et se cachent la vérité sur leur maladresse consciente ou inconsciente à venir, sur le devenir d’une rivière.

Je me permets de rappeler à tous que la finalité de la pêche est de « prendre » ou tout du moins de sortir un poisson de son milieu naturel. Cet acte n’est pas anodin et peu avoir de graves conséquences pour la survie de celui-ci.

Mais à en croire certains, votre poisson ne risque rien puisque vous pratiquerez dès maintenant, après m’avoir lu il s’entend… LE NO-KILL… ou pas.

Alors oui, pour moi cette pratique est un concept pour se donner bonne conscience. Elle permet à certains de gommer leurs erreurs, bin quoi … il est reparti mon poisson avec la gueule qui saigne certes,  mais il est reparti, à d’autres de satisfaire leur ego en inventant des parcours spécifiques à certaines pratiques. Depuis quand, l’hameçon de telle ou telle technique de pêche serait moins traumatisant pour le poisson.Que l’on soit bien claire je ne parle pas des triples des leurres, qui pour moi devraient tous être vendus avec des simples. Depuis quand une technique de pêche serait plus louable qu’une autre. Cela me rappelle une discussion avec un pêcheur dans la Drôme qui m’avait pris de haut car je pêchais à la cuillère. MDR … quand je lui ai montré que je pêchais avec un hameçon simple N°10 sans ardillon alors que lui taquinait Dame Fario avec un 12 tige longue avec ardillon.

Et pour beaucoup le No-Kill pourrait même sauver nos rivières et la pêche en France. Depuis quand cette pratique pourrait sauver la Loue, la Neste, réduire la pollution, améliorer le biotope et j’en passe.

Le concept a même permis d’instaurer des parcours No-kill exclusivement réservés à la mouche …. fouettée … oui la nymphe au toc même sans ardillon n’y a pas sa place.

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On a même vu fleurir sur la toile un comparatif de mortalité en fonction de la technique utilisée. Sans ne rien savoir de cette étude, le pourquoi du comment, ce tableau s’est même retrouvé sur le bureau d’une aappma qui lui trouvait une raison d’exister.

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Que l’on ne me dise pas que le No-kill n’est pas un concept surtout quand certains s’en revendiquent mais pêchent le silure aux vifs ou la truite aux morts maniés. Y a rien qui vous choque ???

Il y aurait-il no-kill et no-kill et des poissons plus respectables que d’autres ??? … A méditer.

Et quid du brochet trouvé en première catégorie. Mais c’est la loi, donc l’homme … qui décide qu’un poisson doit vivre ici et pas ailleurs  !!! Là, pas de no-kill …. sus à l’ennemi ….qu’on le pende haut et court en place publique …

Par conviction ou vénalité l’homme est capable de tout … même d’embassiner des rivières classées Natura 2000. Ne me demandez pas d’y faire du no-kill.

Un concept est une chose qui doit évoluer, grandir, faire consensus. Le No-kill a tellement abouti qu’il devient même « Has been » ( désuet, obsolète, passé de mode ou ringard) d’en parler. Non, maintenant il faut pratiquer le

Catch & Release

( Attraper et relâcher )

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Il n’y a rien qui vous choque sur ce panneau ???

Conceptuellement … c’est pareil … hein … on va pas non plus s’envoyer en l’air mais, en plus fun, vous serez dans le « in », dans le vent quoi !!!. D’autant plus que la notion « tuer » n’existe plus. Attraper et relâcher … bon ok j’ai relâché mon poisson … mais qu’en est-il ??? Est-il toujours vivant alors que je continue ma session de pêche ???

Franchement quand je vois tout ce bordel, je me félicite d’être devenu un pêcheur responsable et raisonné, heureux de l’être,de le reconnaître et d’assumer mes erreurs passées. Je suis au moins droit dans mes waders, je peux me regarder en face en mangeant de temps à autre un poisson prélevé.

N’en déplaise à certains, je ferai du No-kill et à 100% quand j’aurai raccrocher mes cannes au râtelier. Pour l’instant j’essaie de sortir un poisson et espère le relâcher dans les meilleures conditions possible pour sa survie.

Ma femme fait du no-kill à 100% … elle ne pêche pas.

Halieutiquement

16 réflexions au sujet de « Avoir été … être devenu … »

  1. Bonjour, j’ai beaucoup apprécié votre article, et je penses partager la même vision des choses que vous. Je pêche aux PN hameçon simple sans ardillon et relâche les poissons que je prends quand ils sont dans un état qui me semble acceptable pour leur permettre une vie futur (concept très subjectif je vous l’accorde). En revanche j’entends souvent parlé qu’il ne faut pas remettre les spécimens de plus grosses tailles, mais quelle est la taille acceptable pour la remettre à l’eau et celle non acceptable? Typiquement j’aime pêcher une rivière ou la taille moyenne des farios est de 24-28 cm et les spécimens de 40cm ne sont pas rare.. Qu’elle comportement adopté? Merci d’avance pour votre avis sur la questions?

    Cordialement

    Nicolas

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    1. Merci pour votre message et bien content que mon article vous plaise. Question fort intéressante de surcroît. Faut-il garde ou relâcher les gros spécimens ?:
      Le problème est que la nature refuse la généralité et donc donner une réponse généraliste serait contre productif et inapproprié. En fait tout dépend de l’endroit pêché. Ru, ruisseau, rivière lac … il était certain qu’une truite de 30cm dans un ruisseau de 0.70m de large en moyenne à fond granitique sera plus cannibale. Cette même truite dans une grande rivière type Ain sera plus susceptible à devenir proie. Il faut prendre aussi en compte la reproduction de la truite. Il est communément admis qu’une truite de 6/7 ans devient stérile ( à vérifier) et même si elle mangent moins la truite en vieillissant devient plus volontiers cannibale. Toujours en parlant repro les femelle pondent entre 1200 à 1500 œufs par poids de corps et qui n’est pas négligeable pour le cheptel. Cette mèmère n’aura pas spécialement besoin d’un mâle au poids égal pour se reproduire mais tout étant hiérarchisé même dans la nature les grosse vont avec les grosses et les petites avec les petites.
      Comme vous le constatez la réponse n’est pas si simple et je me garderez donc de vous dire garder celle-ci mais relâcher l’autre.

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      1. J’ai entendu dire que les grosses truites pondent des œufs plus solide (coque plus épaisse) et les enfouissent plus profondément dans le substrat. De ce fait, ils résistent mieux aux crues. Tu confirmes ?

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      2. Merci Phil pour ta réponse, toujours un plaisir de te lire, et surtout j’en apprends pas mal, et ça c’est cool! Autre question, c’est qu’elle sont les blessures dont un poissons peut ce remettre et celles ou il vaux mieux abréger ces souffrance (genre piqué dans l’oeil je suppose…?).

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      3. Il est communément admis que toutes truites qui saignent et définitivement condamnées. C’est bien pour cela qui vaut mieux couper le fil à l’entrée de la gueule que de vouloir récupérer son hameçon à tout pris quand il a été « engammé » …. même si c’est le dernier. D’où l’intérêt d’être tout à sa pêche: https://frissonshalieutiques.wordpress.com/2016/05/23/le-ferrage/ . Il m’est déjà arrivé de croiser une truite borgne … et elle se portait très bien mais de là à en faire une généralité … je resterai sur la réserve surtout si l’incident se produit dans une eau chaude et peu oxygénée qui sont les conditions favorables à la multiplication d’une infection. D’où aussi l’intérêt de manipuler avec précaution ces poissons au mucus délicat, la truite laissée dans l’eau dans une épuisette est bien souvent le plus approprié . Il existe aussi des blessures non visibles mais terriblement meurtrières par exemple la durée du combat qui noie les muscles de la truite sous l’acide lactique qui occasionne asphyxie musculaire et crampes. Encore une fois rien n’écrit dans le marbre avec Dame Nature, il nous faut composer au mieux et ne jamais oublier qu’une truite est un poisson d’eau vive, fraîche et oxygénée, ce qui veut dire qu’en ces moments de fortes chaleurs je m’interdis la pêche de certains secteurs 😉

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      4. Et bah je pensais pas qu’une truite piqué proprement au coin du bec qui saigne un peu et qu’on décroche facilement, pouvait être en péril (naïf l’asticot 😦 ). Je suppose que par forte chaleur, les rivières à favoriser sont celle qui ont une température et une hauteur d’eau acceptable c’est ça?

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      5. Une truite piquée proprement au coin des lèvres ne saignent pas 😉 Si elle saignent … c’est que tu n’as pas été propre. Une température d’eau de 12 à 15° et la truite est à son max d’activité mais passé 17/18° elle m’aime pas trop voire pas du tout … rajoute à ceci un combat, une manipulation défavorable et tu te rends compte que son devenir est compromis. D’où aussi l’intérêt de modifier ses heures de pêche en été et éviter les heures les plus chaudes de la journée ou choisir des parcours aux débits convenable donc bien oxygénés et aux températures se rapprochant le plus du confort de la belle 😉

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  2. Salut , l’ami Phil
    Je suis une fois de plus d’accord avec toi
    Moi également je pratique plusieurs techniques de pèche et je conserve également quelques truites pour Belle maman
    Mes cuillers sont équipées d’un seul hameçon et sans ardillon de marque OWNER N4
    Je verrais bien une maille légal et uniforme a 25 cm et deux prises par jour et pécheurs , mais fait beaux rêver !!!!!!!!!!!!!
    Et la Fédée devrait agir envers toutes ses pollutions
    Merci pour toutes tes infos , conseils
    Au plaisir de te croiser
    GG

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  3. Bonjours j’apprécie votre manières de voir les choses le « no kilo » reste une extrême comme tout au t’en le viandar qui en prend 10 et plus ….ou même moins… Prendre une truite sur un hameçons de 12/14/16 voir plus en nymphe ou mouche sèche (ardillon) ou pas n’a rien a voir avec une peche que je nomme agressive leurres souples ou dur poisson nageurs sans parler du manier 3\4 du temps monter sur du 18/20centiemes les dégâts ne son pas les mêmes alors oui a se moment pouvons nous parler de no kilo…merci d’avoir soulever se pb… Comme vous je n’ai pas été un ange mais comme on dit il y a que les cons qui ne change pas… Il faut dire aussi que la pêche est un loisir pour beaucoup d’entre nous mais aussi un sport et que plus en plus une profession pour certain… La différence entre un bon pêcheur et un mauvais pêcheur vous la connaissez?moi je ne suis pas a même de vous la donner😊

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    1. Moi non plus je ne connais pas la différence même si certains voudraient nous faire croire que le bon pêcheur est un No-Killeur et le mauvais celui qui prélève et qui est injustement traité de viandard quelque soit le nombre de prises conservées.

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