Mes réflexions sur le No-Kill

Pourquoi je déteste ce terme et qu’il serait bien et heureux qu’il sorte définitivement du langage de la pêche et du pêcheur ?

No-kill ou « Ne pas tuer » en Français. Le pêcheur commun ne voit qu’une seule chose et n’en retient qu’une. « Ne pas tuer », c’est valorisant voire même chrétien et/ou biblique, donc lorsque je m’adonne à ma passion, je ne tue pas ma truite si je relâche mon poisson.

Est-il si difficile pour un pêcheur de comprendre que la pêche n’est pas anodine, que l’acte en lui-même peut-être préjudiciable pour le devenir du poisson rendu à son milieu, même si cette« relâche » est faite dans les règles de l’art.

Je peux concevoir que le concept parte d’un bon sentiment, mais le terme est inapproprié à la réalité même de notre passion. Un chasseur peut faire du No-kill, il lui suffit de ne pas tirer, un pêcheur non. Du moment qu’il trompe un poisson et le maintient au bout du fil, il ne peut faire du no-kill ou alors c’est qu’il n’a aucune connaissance des conséquences de son acte, ainsi que dans quelles conditions il l’exerce (étiage, pollution, mauvaises manipulations …).

De plus, cette expression comporte en son terme une négation : « Ne pas », avouez qu’il y a mieux pour responsabiliser ou rendre le pêcheur actif ou acteur de ses gestes. Il est inconcevable de vouloir renforcer positivement une population quelconque en utilisant un terme comportant une négation. Comme il n’est pas pertinent d’éduquer une population quelconque en lui montrant ou disant ce qu’elle ne doit pas faire, pédagogiquement cela n’ouvre pas à l’ouverture d’esprit et est contre productif.

Personnellement je n’ai jamais montré à mes recrues comment NE PAS SE BRÛLER, mais je leur ai toujours dit et expliqué comment se protéger des flammes.

Pour le No-kill c’est pareil, le pêcheur ne tue pas de ses propres mains, directement, les yeux dans les yeux le poisson qu’il a pêché. Non, ce concept le dédouane de toute responsabilité … Ne pas …. Je n’ai pas !

Ce qui est aussi très inquiétant dans l’histoire c’est que la majorité des AAPPMA et des Fédé Départementales pour ne pas dire toutes, utilisent cette anglicisme donnant bonne conscience aux pêcheurs et dans certains cas en les persuadant que cela sauvegarderait le cheptel ou sauverait nos rivières. Sont-elles victimes ou complices du concept, j’ai bien une réponse que je ne développerai pas dans ce billet mais vous devriez trouvé votre bonheur sur le blog, mais une chose est certaine, pas beaucoup ne se sont posées la ou les bonnes questions.

Vu l’actualité parisienne, d’autres nous regardent et seront capables de nous mettre au banc de la société vu que beaucoup utilise le terme -No-Kill- inapproprié à la réalité du terrain. Nous sommes toujours le con d’un autre, mais quand ce con est plus intelligent que nous et avec d’autres moyens, qui reste sur le banc de touche?

Ma femme fait du No-Kill et à 100%, elle ne pêche pas.

(Il n’y a rien qui vous choque sur ce panneau,)

 

 

A cette expression je lui préfère le « Catch and Release » « Attraper et relâcher » en bon Gaulois dans le texte. Le pêcheur devient actif, il doit attraper puis relâcher. Même si la réalité reste la même et les conséquences de l’acte identiques. Mais il est indéniable que le pêcheur est impliqué,étant remis au centre de l’action. Pourquoi attraper ? Pourquoi relâcher ? Quand attraper ? Quand
relâcher ? Comment attraper ? Comment relâcher ?

Il devient acteur et responsable. Le concept « Ne pas tuer » n’existant plus, il ne peut adhérer que plus facilement au fait que la pêche peut, même exercée dans les règles de l’art, devenir préjudiciable au devenir du poisson.

Implicitement le Catch and Release implique un savoir faire, une méthodologie, l’expression ne comportant pas de négation. elle sous-entends d’être informé et/ou éduqué, de s’informer et/ou de s’éduquer sur le « comment du pourquoi ». Et personne ne pourra dire que nous ne savions pas, que notre seul plaisir est de piquer un poisson sans en connaître les conséquences.

Je suis pêcheur est fier de l’être. D’être au bord de l’eau est d’alerter quand j’y trouve un scooter ou une conduite d’atelier de peinture se déversant directement dans une réserve de pêche. (Enculéééé , Pollution sur la Dure ….)

Fier d’être cette sentinelle que tout pêcheur doit être pour le milieu et de savourer de temps à autre une truite sauvage.

 

Mais que l’on parle No-Kill ou Catch and release qui peut me donner ou me faire parvenir un document officiel estampillée et signée par la FNPF sur comment le réaliser dans les règles de l’art?

Pédagogiquement il y a tout à inventer. Un permis serait mieux qu’une carte, une formation toujours mieux qu’un prosélytisme halieutique de la FNPF au tour de France alors que nos rivières se meurent.

Il va de soi que ces réflexions sont miennes et certainement partagées par beaucoup, enfin je l’espère. Mais il va falloir que le pêcheur fasse évoluer les choses, son état d’esprit, ce qu’il attends de son loisir et rapidement car il est plus facile de choisir sa destination que de monter dans un train en marche sans connaître la prochaine gare.

Halieutiquement

5 réflexions au sujet de « Mes réflexions sur le No-Kill »

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