La pêche de la truite en début de saison au mois de mars, est-elle vraiment différente qu’en milieu de saison et au mois de septembre?
Il est certain que tout le monde va répondre … Oui. Enfin je l’espère. Et oui vous avez raison si l’on ne parle que de pêche, l’action permettant de prendre un poisson.
Mais si l’on se penche un peu plus sur le problème, il faut reconnaître que même si nous péchons avec le même matos, le même appât, nous ne pécherons pas de la même manière et bien souvent de manière diamétralement différente.
Soyons et restons logique.
En début de saison, la truite sort, comme nous d’ailleurs, des méandres de l’hiver. Comme vous et moi, elles ne sont pas spécialement motivées pour déambuler ici ou ailleurs et ce quelque soit l’heure. Non, elles aussi, ont besoin d’une température « intérieure » pour se sentir bien et d’une température « extérieure » pour aller faire un peu de sport.
Alors que nous étions vous et moi, enfin je l’espère, bien au chaud prés de la cheminée ou du radiateur, les belles étaient dehors subissant les aléas du climat, alors qu’il nous était si simple de rajouter une bûche dans le foyer ou de tourner le thermostat pour avoir plus chaud. Que dire des plats de saison qui nous ont régalé ou réchauffé?
Je ne suis pas certains selon les secteurs, que pour les Belles, il y a eu raclette de gammares une fois pas semaine ou pot-au- feu de vers de berge tous les week-end. Et même si c’était le cas, la truite a une particularité physiologique avec sa digestion, et oui, elle est optimale en fonction de la température de son corps qui est influencée par la température de l’eau.
Pour que notre poisson fétiche, soit dans une forme optimale, il lui faut une température d’eau comprise entre 11 et 14° et la température de son corps dépends de la température de son environnement. Et il faut reconnaître qu’en début de saison c’est pas toujours le top pour elle, alors que pour nous il suffit de rajouter un pull ou une polaire pour faire l’affaire. Et qu’en milieu voire fin de saison c’est l’inverse. Si pour nous il est facile de traquer en short, la truite n’a pas le moyen de se dévêtir pour se sentir à son aise.
Tout cela pour en arriver à quoi ???
Quelque soit l’avancée dans la saison la truite est un animal et comme tout animal, il fera le rapport calories protéines/risques. En plus simple vais-je dépenser plus de colories à suivre mon plat de l’instant et potentiellement le perdre par rapport à ce qu’il peut me rapporter ou sur le même constat vais-je prendre cette « grosse bouchée » alors que je suis déjà ballonnée par mon précédent repas que je n’ai pas encore digéré ?
Je pense que vous aurez compris que Non. Si ce rapport est perdant, physiologiquement ou calorifiquement, la truite laissera passer votre appât. Encore une fois tout est question de température de son corps, lui-même dépendant de la température de l’eau.
Qui n’a jamais été surpris de voir une « grosse » truite prise avec un appât sur hameçon de taille 16. Comme nous, suite à un bon repas, elle ne voulait que picorer … ou garder une petite place pour un rab de dessert. Car oui je pense que comme nous, la truite est gourmande.
Soyons logique.
En début de saison, la truite est léthargique, si le repas ne lui tombe pas en bouche, elle ne se déplacera que de très peu pour se nourrir. Il nous faudra donc lui servir le mets lentement, là où elle se trouve. Nous pêcherons souvent « sous la canne ».
Lorsque les eaux vont se réchauffer, elles seront plus coopératives et joueuses. Vous aurez loisir à les faire sortir de leurs caches. Selon les heures « tout fera ventre ».
Et lorsque les températures vont dépasser ou atteindre les zones supérieures de confort … elles ne prendront que des petites proies, comme nous en plein été, où seule une salade nous rassasie.
Suite à ce constat, il faut nous adapter, mais en gardant toujours la logique de la nature et en gardant à l’esprit que nous faisons partis de cette nature. Malheureusement nous avons perdu cette dimension.
Les solutions les plus simples sont souvent les meilleures. Et que vous le vouliez ou non cela reste …. logique.
Il va sans dire que cela reste mon avis … logique, c’est mon écrit …
Halieutiquement