Capacité biogénique des eaux

Delaprade

Juin 1949

Le professeur Leger, de la Faculté des Sciences de Grenoble, est mort le 7 juillet 1948. C’est une très grande perte pour la pisciculture française, à laquelle il a fait faire tant de progrès. Je rappellerai simplement ses livres sur la faune des cours d’eau à truites, sur les algues, sur la pisciculture fermière.

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La partie la moins originale de son œuvre n’est point celle dans laquelle il a tenté — et réussi — d’estimer la richesse en poissons de nos eaux si diverses, c’est-à-dire la capacité biogénique de ces eaux.

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Les échelles à poissons … suite

Delaprade.

Février 1949

La loi du 31 mai 1865 ayant prescrit la construction d’échelles à poisson (1), il a fallu rechercher le système technique le plus favorable pour le franchissement des barrages. La question a été étudiée dans de nombreux pays. Aux États-Unis, évidemment, ce sont des constructions grandioses qui ont prévalu. Il est vrai qu’il s’agissait de barrages hauts de plusieurs dizaines de mètres et de rivières ayant de très importantes populations de migrateurs : aloses et surtout saumons, ces derniers alimentant des industries de pêcheries et de conserves « valant » des centaines de mille et des millions de dollars.

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Les échelles à poissons

Delaprade

Décembre 1948

La plupart des poissons effectuent dans nos rivières des migrations à certaines époques de leur existence, et notamment au moment de la fraie.

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Les migrations les plus importantes sont effectuées précisément par les poissons dits « grands migrateurs ».

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La taxe piscicole

De Laprade

Février 1947

La législation française sur la pêche était restée sans modifications sensibles depuis la loi du 15 avril 1829 et n’a été profondément remaniée que par la loi du 12 juillet 1941. Cette loi a supprimé la banalité de la ligne flottante, a donné un caractère officiel aux associations locales et aux fédérations départementales de pêche, a rendu obligatoire à tout pêcheur l’adhésion à une association et le paiement d’une taxe piscicole, matérialisée par l’apposition d’un timbre sur la carte de membre de l’association.

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La vie du saumon … partie 3 et fin

Delaprade

Décembre 1949

Je m’excuse de consacrer une troisième et dernière chronique au saumon que, certainement, peu de lecteurs ont eu l’occasion de capturer.

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On ne le rencontre plus, en effet, en France, avec une abondance relative, que dans le gave d’Oloron, la Nive, la Loire, l’Allier, la Canche dans le Pas-de-Calais et les rivières bretonnes et normandes ci-après : la Sienne, la Sée et la Sélune en Normandie, l’Ellé, le Trieux, l’Aulne et le Scorff en Bretagne.

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La vie du saumon … partie 2

Delaprade.

Septembre 1949.

L’alevin de saumon, dès que sa vésicule est résorbée (1), commence à chercher sa nourriture parmi les pontes et larves d’insectes qui pullulent dans les graviers. Sa croissance, en rivière, est celle de la truite. L’été, il mesure déjà 4 à 5 centimètres.

Au printemps de l’année suivante, certains tacons (ou tocans dans le Gave d’Oloron) mesurent déjà 12 à 15 centimètres. Ils se distinguent nettement de la truitelle par les caractères ci-dessous :

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La vie du saumon … partie 1

Delaprade

Septembre 1949

C’est un véritable roman que la vie du roi de nos rivières. Il s’est bien raréfié depuis un demi-siècle, en raison de la construction de nombreux barrages hydro-électriques, barrages trop hauts en général pour qu’il puisse les franchir, bien que d’un seul coup de queue il arrive à passer des dénivellations verticales de 2 mètres.

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Or, revenant adulte de la mer, il lui faut absolument, pour sa reproduction, accéder à sa zone de frayères, qui est à peu près la zone de frayères de la truite.

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La Truite albinos …

… et les lois de hérédité.

Delaprade,

Juillet 1952.

Les individus albinos existent dans bien des espèces animales. L’albinisme, on le sait, consiste en l’absence de couleur, notamment dans la peau, les cheveux et les poils, caractère souvent accompagné d’absence de couleur foncée dans les yeux, qui prennent une teinte rougeâtre.

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Dans l’espèce humaine, l’enfant, l’adolescent albinos a un teint pâle et blafard, les cheveux et les sourcils d’un blond incolore, les yeux légèrement striés de rouge. On connaît des variétés albinos fixées chez le lapin, la souris, le cobaye ; le merle blanc lui-même, malgré sa rareté, est un cas d’albinisme particulièrement net. Mais ce que peu de pêcheurs savent, c’est qu’il existe en France une variété albinos de truites arc-en-ciel : leurs reproducteurs se trouvent en captivité à la pisciculture domaniale de Thonon sur les bords du lac Léman. Dans les bassins cimentés de cette pisciculture, on peut admirer l’évolution de poissons incolores avec des yeux rouges, assez semblables, à première vue et dans l’eau, soit à de gros poissons, non point rouges, mais décolorés, soit, plutôt, à des ides mélanotes ou orfes. Mais il s’agit bien de truites dont la race albinos a été créée, isolée et maintenue pure depuis 1925 par Kreitman.

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Les rongeurs aquatiques.

Delaprade,

Mars 1952.

Ragondins et Rats musqués.

La faune des rongeurs aquatiques français se compose actuellement de quatre espèces : deux indigènes et deux importées ; une cinquième espèce, celle-là indigène, est en voie d’extinction, malgré la protection active dont elle est l’objet ; c’est celle des castors.

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Les castors se maintiennent encore dans quelques coins isolés de la partie basse du Rhône et de l’Ardèche, et cependant ce bel animal habitait encore au Moyen Âge presque toutes les rivières de France ; on l’appelait en vieux français « le bièvre », et ce nom se retrouve encore dans bien des rivières françaises, et notamment la petite rivière qui passe près de Versailles et se jette dans la Seine à Paris, près de la gare d’Austerlitz.

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La pêche du black-bass

Delaprade,

Octobre 1952.

J’ai fait ici même, il y a deux ans, une chronique sur le black-bass. Il me semble utile de revenir sur cet intéressant vorace qui s’implante de plus en plus et est très demandé par les pêcheurs sportifs.

Il est bien entendu qu’en France il ne s’agit que du black-bass à grande bouche (Hurosalmoïdes), poisson qui, comme le brochet, est exclusivement carnassier. On ne le trouve que dans les basses rivières de plaine à eau courante lente et pourvues de lônes calmes, ou dans les lacs et les étangs à eau tiède et bien enherbée.

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